Une histoire d'amitié, VivaServices
Un duo d'entrepreneurs à part entière dans les services à la personne
25/1/24
Leur aventure entrepreneuriale a débuté un été, au bord d'une piscine. Amis de longue date, Stéphane et Jean-Philippe, à un tournant de leurs vies professionnelles, se mettent à rêver ensemble de créer une entreprise.
Ils ont 25 et 26 ans. Le secteur d'activité va assez vite être identifié. Le potentiel de développement, le sens que porte l’activité et le fait que la mère de l’un des fondateurs travaillait dans le secteur, ont fait que les services à la personne sont très vite devenus une évidence. Le positionnement de l’offre, multi spécialiste et prestataire, l’a également été. Cela permettait d’avoir une plus grande sécurisation économique du modèle et une possibilité de proposer un bouquet de services à leur client. En quelques semaines, ils démissionnent de leurs postes de consultant et de responsable commercial, pour créer leur entreprise. En janvier 2007, Vivaservices Vienne est lancé ! La réussite est immédiate.
Après une première année rentable sur leur fief de l'Isère, Jean-Philippe et Stéphane décident de se lancer à l’assaut de Lyon. Là aussi, le modèle économique et les process font leurs preuves. S’ensuivent 4 années d’exploitation de leur concept avant de se lancer en 2011 sur le montage de leur enseigne en franchise.
Une histoire d'amitié
VivaServices
Création en 2007
+ de 70 agences
+ de 1800 salariés
Qu'est-ce qui vous a motivé à créer votre réseau de franchise en 2011 ?
SB : On avait besoin d’une nouvelle aventure. On venait d’ouvrir et de développer 2 agences sur Vienne et Lyon. Elles fonctionnaient bien. On était à la recherche d’un nouveau défi et le fait que nos deux premières agences aient été des réussites, on s’est dit que le développement de l’enseigne au niveau national pouvait être ce challenge. On avait une ambition, on voulait se remettre un peu en danger, continuer à être ambitieux. On avait à l’époque pas les moyens financiers pour continuer notre croissance en propre, en succursale, en rachetant des sociétés. Il était plus efficace de développer notre concept en réseau pour accélérer notre développement et prendre des positions sur le marché.
Quelle appréhension aviez-vous quand vous y avez réfléchi ?
JPG : Nous n’avions pas de réelle appréhension. Bien évidemment, le projet paraissait complexe, mais notre envie d’avancer prenait le dessus. On s’est acculturé sur le sujet et on a rencontré des acteurs spécialisés dans le domaine : cela nous a confortés dans cette voie et sur la faisabilité du projet.
Comment avez-vous procédé pour construire le projet ?
SB : En toute humilité… C’était en 2011. Nous n’avions pas connaissance de ce métier. Personne dans notre réseau n’était expert ou salarié chez un franchiseur. On a donc décidé d’aller au salon de la franchise. Cela nous a permis de rencontrer un expert, qui nous a convaincus de croire en notre idée. On a commencé par faire un audit, pour valider que notre concept était duplicable et le modéliser.
Combien de temps avez-vous mis avant de pouvoir considérer que vous pouviez-vous lancer ?
JPG : Dès que l’audit a été positif, on s’est lancé. L’accompagnement a duré une petite année.
À quel moment vous êtes-vous dit « on est prêts » ?
SB : Au bout de cet audit et du travail de modélisation, on s’est senti prêt. On s’est senti capable de vendre un secteur, notre concept, les services associés, notre savoir-faire. On voulait être ok sur toutes les composantes du métier de franchiseur, que le candidat à la franchise ressente également que nous avions les épaules pour les accompagner efficacement et durablement.
Quel a été le plus compliqué pour vous dans cette phase de construction ?
JPG : Lancer son réseau, c’est modéliser, processer, organiser… tout cela en exploitant notre activité. Le plus compliqué est de cumuler les deux casquettes, de trouver le temps. Quand on a l’énergie et l’envie, on y arrive ! Nous sommes entrepreneurs, mais nous sommes aussi très rationnels et pragmatiques. On avait besoin de construire notre crédibilité et notre légitimité, que les choses soient carrées, que nos services soient opérationnels avant de se lancer. Et cela nécessite du temps, de l’argent et de l'énergie.
Comment avez-vous financé le projet de la franchise ?
JPG : Pour la petite histoire, notre banque historique, celle qui avait financé les deux premières agences, ne nous a pas suivies sur la franchise. L’investissement total était supérieur à 100K pour lancer notre réseau de franchise. On a eu la confiance d’une autre banque et le projet était lancé. Depuis nous avons toujours autofinancé le développement du réseau. Nous souhaitions être indépendants, ne compter financièrement que sur nous-même. On fait appel à notre banque pour des projets bien spécifiques, mais nous avons décidé de ne pas faire appel à des levées de fond ou à se faire racheter par un gros groupe. Notre indépendance et notre liberté n’ont pas de prix.
Le premier franchisé, parlez-nous en, comment l’avez-vous connu ?
JPG : C’était Vanessa, pour l’agence de Houilles. C’était un moment spécial. On avait à la fois une certaine fierté de recruter Vanessa (merci encore pour sa confiance) et en même temps, c’était la naissance d’une nouvelle responsabilité, on avait la volonté de ne pas la décevoir, d’honorer sa confiance. C’est un beau souvenir. C’est un souvenir fort, un moment particulier dont je me rappellerai toute ma vie.
Comment arrivez-vous à conjuguer aujourd’hui votre métier d’exploitant (6 agences en propre, 300 collaborateurs) et votre métier de franchiseur (72 agences à date) ?
SB : D’être deux, c’est une force. Jean-Philippe est responsable de la partie succursale et je m’occupe de notre métier de franchiseur. Nous avons en effet continué à être exploitants afin d’être au cœur du métier. Cela nous parait essentiel, pour être crédible vis-à-vis de nos franchisés et de continuer à développer notre savoir-faire sur des territoires très différents. Même si chacun a ses responsabilités, nous avons bien évidemment des échanges, un droit de regard et un mot à dire sur nos activités respectives. Nous avons toujours été à 50/50 sur l’ensemble de nos sociétés développant Vivaservices.
Comment définiriez-vous votre métier de franchiseur ?
SB : Notre métier est d’accompagner les franchisés dans les meilleures conditions afin qu’ils prospèrent et de partager ensemble une vision des services à la personne et des valeurs. Créer une relation « gagnant / gagnant / gagnant ». On se doit d’être à l’écoute de nos franchisés, mais chacun doit aussi participer au développement de l’enseigne. Un franchisé qui réussit, c’est un franchiseur qui réussit, et c’est le réseau dans son ensemble qui en bénéficie.
Referiez-vous le choix de vous lancer en franchise ?
SB : Oui, évidement.
Quelle est votre plus grande fierté en tant que franchiseur ?
SB : Que notre réseau réponde aux besoins de plus de 10000 clients, contribue à créer des milliers d’emplois, que nous ayons aussi permis à des femmes et des hommes d’avoir passé le cap de la création d’entreprise et qu’elles connaissent aujourd’hui un succès probant, de se dire en convention, que nous sommes plus de 70 à travailler dans le même sens.
JPG : Je me rappelle que l’une de mes premières fiertés a été le jour où nous sommes allés au salon de la franchise. En partant dans notre petit camion, de Vienne, pour monter à la capitale, y représenter notre enseigne avec les tripes : c’était un moment fort pour moi. On était en passe de devenir un réseau national, de concrétiser notre vision.
Quels conseils pourriez-vous donner à des entrepreneurs qui souhaitent se lancer et devenir franchiseur ?
SB : Honnêtement, il nous aurait été impossible de se lancer en franchise sans passer par des experts en franchise. Encore aujourd’hui, on fait appel à des experts. Le champ d’actions étant tellement vaste et le cadre juridique important, on n’a pas voulu improviser. Cela aurait pu nous coûter très cher… Cela nous a permis de construire le projet étape par étape, de valider les choses les unes après les autres, et de se rassurer…
Pour conclure, Vivaservices dans 5 ans ?
JPG : On ne va pas s’arrêter là ! On veut tous les deux continuer le développement du réseau et de nos agences en propre. Dans 5 ans, ce serait bien d’être à une dizaine d’agences en propre et 120 agences franchisés. Il faudra pour y arriver continuer à se structurer bien évidemment.